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La dyslexie : trouble spécifique de la lecture

La dyslexie est un trouble spécifique de la lecture qui touche de 8 à 12 % de la population, dont l’origine est neurologique et la cause génétique. Parce que la dyslexie est un handicap permanent qui peut avoir un impact dévastateur sur le rendement académique, elle fait partie des principales causes des troubles d’apprentissage. La manifestation la plus importante de la dyslexie est le manque de fluidité de la lecture. Il y a deux facteurs qui perturbent la fluidité de la lecture : la précision et la vitesse. La dyslexie est donc un trouble qui se manifeste par une lecture imprécise ou lente.

Quels sont les critères diagnostics permettant d’identifier la dyslexie?

Les critères qui permettent d’identifier le trouble spécifique de la lecture (communément connu sous l’appellation dyslexie) ont été établis par l’Association américaine de psychiatrie (AAP) et publiés dans le manuel diagnostic DSM-IV-TR. L’AAP est formé d’un groupe d’experts (de chercheurs et de cliniciens) qui se sont appuyés sur des données scientifiques afin d’élaborer des critères diagnostics précis. Ces critères diagnostics sont reconnus internationalement par les autorités légales, scientifiques et médicales (les communautés scientifiques et cliniques européennes disposent de critères diagnostics semblables qui sont publiés dans le CIM-10).

Le critère permettant le diagnostic de la dyslexie est un écart d’au moins deux ans entre le rendement intellectuel et les compétences en lecture (précision ou rapidité) qui interfère de façon significative avec la réussite académique et les activités de la vie quotidienne qui nécessitent la lecture. Ce trouble spécifique de la lecture ne peut s’expliquer par a) une déficience intellectuelle, b) un trouble psychoaffectif, c) un déficit sensoriel (vision et audition), d) un manque d’opportunité éducative ou e) un manque de motivation et d’intérêt. Donc, pour identifier une dyslexie, il est nécessaire de faire l’analyse du portrait global de l’enfant ou de l’adulte, incluant son cheminement académique, son bilan intellectuel et son profil psychoaffectif. Les seules personnes habilitées à faire cette analyse globale sont les neuropsychologues ou psychologues spécialisés dans l’évaluation des troubles d’apprentissage (c’est-à-dire les spécialistes qui ont les compétences requises pour faire une évaluation des capacités intellectuelles, des troubles affectifs et psychologiques ainsi que des compétences académiques, incluant la lecture).

La cause de la dyslexie

Même si la cause exacte de la dyslexie n’est pas encore connue, plusieurs études suggèrent qu’elle serait héréditaire et plusieurs liens ont été faits avec les chromosomes 2, 3, 6, 15 et 18. Le lien génétique est reconnu au sein de la communauté scientifique et clinique.

De nombreuses recherches effectuées au cours de la dernière décennie indiquent que la dyslexie relève d’une atteinte neurologique. En effet, les études en imagerie cérébrale qui permettent de filmer le cerveau lorsqu’il est en action démontrent que les personnes qui ont une dyslexie n’utilisent pas les mêmes parties de leur cerveau lors de la lecture que les personnes qui n’ont pas de troubles de lecture. De plus, chez les individus aux prises avec la dyslexie, les parties du cerveau qui sont normalement impliquées en lecture sont sous-activées.

Quelles sont les manifestations de la dyslexie chez l’enfant?

L’impact de la dyslexie varie d’une personne à l’autre, selon la sévérité et le type de dyslexie. Chez les enfants, la dyslexie produit une lecture qui est très difficile et désorganisée, qui peut perturber grandement la compréhension du texte lu et parfois même la rendre impossible. Les facteurs suivants caractérisent souvent la lecture des enfants qui souffrent de dyslexie :

  • la lecture est très lente;
  • la lecture est hésitante (transformer les lettres en sons ou décortiquer les mots en syllabes peut sembler un défi insur montable pour l’enfant);
  • les mots dont la fréquence d’usage est moins grande sont lus encore plus lentement et de façon très segmentée;
  • les mots irréguliers (c’est-à-dire qui ne se lisent pas aux sons, comme les mots « femme » et « monsieur ») ne sont pas lus avec exactitude;
  • les sons sont transformés;
  • les mots sont devinés à partir de leur apparence visuelle (exemple : on lit « jamais » au lieu de « j’avais »).

Quelles sont les manifestations de la dyslexie chez l’adulte?

Certaines de ces difficultés se retrouvent également chez l’adulte. Si la lecture a été pratiquée avec assiduité durant l’enfance et l’adolescence, la lecture de l’adulte se fait avec une plus grande exactitude. Cependant, malgré une meilleure précision, la lecture demeure pénalisée par une grande lenteur et un manque de fluidité. En effet, la lecture ne parvient jamais à s’automatiser, et c’est ce qui peut faire en sorte que le lecteur dyslexique peut être de deux à trois fois plus lent que le lecteur non dyslexique. Dans ce cas, la personne aux prises avec une dyslexie doit accorder beaucoup plus de temps afin d’atteindre ses objectifs de lecture. Par exemple, l’étudiant dyslexique prendra de 6 à 8 heures pour lire ce que ses pairs arriveront à lire en 3 heures. Ceci s’avère donc être non seulement très décourageant mais aussi très épuisant. En réalité, parce que la lecture n’est pas automatisée, elle nécessite beaucoup plus d’efforts de la part du lecteur. C’est pour cette raison que les personnes atteintes de dyslexie sont souvent épuisées après avoir complété même une seule heure de lecture.

Ces troubles incluent :

  • les troubles de la mémoire verbale à court terme;
  • les troubles de la mémoire non verbale à court terme;
  • le déficit de l’attention (qui coexiste chez 30 à 50 % des dyslexiques);
  • la dysorthographie (trouble de l’acquisition de l’orthographe d’usage ou grammaticale);
  • les troubles des fonctions exécutives (comme la planification et l’organisation);
  • les difficultés en arithmétique.

Étant donné les différences importantes d’un individu à l’autre, la rééducation de la dyslexie peut nécessiter des approches différentes. Ainsi, si on soupçonne qu’un enfant ou un adulte souffre de la dyslexie, une évaluation complète permettra de préciser la nature de la dyslexie et d’identifier les troubles neuropsychologiques associés. En retour, cela permettra d’orienter les mesures d’interventions de façon appropriée. Même si la dyslexie est une condition qui perdure toute la vie, des études montrent que les individus aux prises avec une dyslexie peuvent bénéficier de programmes de rééducation fondés sur des bases scientifiques, si ceux ci sont appliqués avec rigueur.

Il existe également de plus en plus de moyens qui sont développés afin de pallier les difficultés associées à la dyslexie. L’évaluation en neuropsychologie permet aussi d’identifier les accommodements qui peuvent être mis en place par le milieu scolaire dans le cadre du plan d’intervention adapté (accommodements dans la classe et lors des évaluations), afin de permettre aux dyslexiques de surmonter certains obstacles à leur apprentissage.