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Le trouble de déficit de l'attention

Le trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité

Les critères qui permettent d'identifier le trouble de déficit d'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) ont été établis par l'Association américaine de psychiatrie (DSM-IV-TR®, 2000) ainsi que par l'Organisation mondiale de la santé (ICD-10, 2003). Il s'agit d'un groupe d'experts (formé de chercheurs et de cliniciens) qui se fondent sur des données scientifiques afin d'élaborer une série de critères diagnostiques précis.

Le TDA/H est un trouble d'origine neurologique. Il n'est donc pas causé par un retard intellectuel, un déficit sensoriel (trouble de la vision ou de l'audition), des problèmes sociaux, un manque de volonté ou un manque de motivation de la personne qui en est atteinte. Ce trouble n'est pas non plus attribuable à une éducation inadéquate des parents, à une immaturité passagère ou à un trouble affectif. Par conséquent, un seul effort de la part de l'enfant ou de l'adulte confronté à un tel trouble ne peut l'éliminer ou le corriger.

Le TDA/H est un trouble chronique qui perdure toute la vie. Selon un recensement de la littérature scientifique, il y aurait entre 3 et 6 % d'enfants et d'adultes qui seraient aux prises avec le TDA/H, et moins d'un tiers d'entre eux aurait un diagnostic formel.

Qu'est-ce que le trouble de déficit d'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H)?

Le TDA/H est un regroupement de symptômes qui cause une perturbation significative du fonctionnement relationnel (social et familial), académique ou professionnel. En fait, il y a trois sous-groupes majeurs du TDA/H :

Trouble prédominant d'inattention

Les personnes vivant avec un déficit d'attention éprouvent de la difficulté à demeurer attentifs sur une même tâche (exemple : écouter en classe, faire ses devoirs, lire, suivre une conversation) pour une longue période de temps (15 minutes et plus). Leurs idées se laissent plus facilement transporter dans leur rêverie. Ces enfants et adultes sont également facilement dérangés par l'environnent qui les entoure (les bruits d'une voiture, d'un crayon qui tombe part terre, ou le tic-tac d'une horloge).

Trouble prédominant d'hyperactivité-impulsivité

  • Hyperactivité : Les personnes ayant un trouble prédominant d'hyperactivité-impulsivité ont de la difficulté à rester en place. Ils bougent constamment les pieds et/ou les mains, se tortillent sans cesse et il est ardu pour eux de rester assis, de jouer ou d'exécuter des tâches calmement. Ceci fait en sorte qu'ils se lèvent souvent même lorsqu'ils sont dans une situation où le calme est requis (comme en classe ou lors d'une réunion…). Ils peuvent également éprouver de la difficulté à arrêter de parler. En fait, ces personnes peuvent même parfois donner l'impression d'être socialement immatures.

  • Impulsivité : Ces individus accomplissent leurs tâches trop rapidement et souvent sans réfléchir. Aussi, ils débutent très souvent les activités sans avoir pris le temps d'écouter ou de lire toutes les consignes et ils ont du mal à attendre leur tour (dans une conversation, dans des jeux, dans une file d'attente, etc.). Ces personnes se plaignent également que leurs paroles dépassent parfois leur pensée.

Trouble prédominant d'inattention et d'hyperactivité-impulsivité

Ces personnes manifestent à la fois des symptômes d'inattention et d'hyperactivité-impulsivité.

L'origine du trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H)

Le TDA/H est un trouble neurodéveloppemental, c'est-à-dire d'origine neurologique. Plus précisément, il est relié à un déséquilibre neurochimique des régions du cerveau qui sont impliquées dans le contrôle de soi, le maintien de la vigilance (c.à.d., demeurer alerte) et de l'attention. Jusqu'à présent, un nombre important d'études suggère une cause héréditaire. De plus, le TDA/H peut aussi survenir à la suite d'une encéphalite, d'un traumatisme crânien ou d'une naissance prématurée.

Le TDA/H et le trouble d'apprentissage

Le TDA/H est une cause importante des troubles d'apprentissage et peut aussi provoquer des difficultés importantes d'intégration sociale (tant à l'école que dans le milieu de travail). Selon la gravité et la nature du déficit, le TDA/H peut occasionner un retard important des acquis scolaires tels que l'apprentissage de la lecture, de l'écriture et des mathématiques. En fait, l'attention est une des portes d'entrée principales de l'apprentissage. Si l'apprenant (l'enfant ou l'adulte) ne porte pas attention, il ne pourra pas recevoir, traiter et analyser, comprendre et mémoriser l'information. De fait, un enfant qui présente un TDA/H peut passer à côté de certains acquis scolaires de base qui sont nécessaires pour l'intégration de nouvelles connaissances. Ceci peut faire en sorte que si le TDA/H n'est pas correctement identifié et qu'un programme d'intervention adapté n'est pas mis en place, la personne performera sous son potentiel réel.

Malheureusement, il y a encore un nombre important d'enfants, d'adolescents et même d'étudiants universitaires qui éprouvent de la difficulté à suivre le rythme scolaire à cause d'un TDA/H, sans que ce trouble ne soit formellement identifié. En fait, plusieurs de ces personnes passent inaperçues car le trouble de déficit d'attention est trop souvent perçu comme un manque de volonté ou d'intérêt. Il en va de même pour les travailleurs qui n'atteignent pas leur plein rendement.

Le rôle de la neuropsychologie dans l'identification du trouble de déficit d'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H)

À l'aide d'une d'entrevue structurée et de questionnaires qui tiennent compte des critères établis par l'Association américaine de psychiatrie et l'Organisation mondiale de la santé (DSM-IV-TR et ICD-10), le neuropsychologue doit identifier les symptômes de l'inattention ou de l'hyperactivité-impulsivité dans au moins deux milieux différents de la vie quotidienne (comme à la maison, à l'école ou au travail). De plus, il faut s'assurer que certains des symptômes étaient présents avant l'âge de 7 ans et, surtout, qu'ils ne soient pas causés par un retard intellectuel, un trouble psychiatrique ou un trouble affectif. Néanmoins, il est important de souligner qu'un trouble affectif ou psychiatrique peut coexister avec un TDA/H.

Une fois que le trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité-impulsivité est formellement reconnu, une évaluation complète en neuropsychologie permettra de préciser la nature du déficit d'attention. Il est important de comprendre qu'il existe plusieurs composantes de l'attention. Celles-ci jouent un rôle essentiel dans l'apprentissage ainsi que dans le déroulement de diverses activités de la vie de tous les jours. Chez les personnes atteintes d'un TDA/H, certaines des composantes ou sous-composantes de l'attention peuvent être déficitaires alors que d'autres peuvent bien fonctionner. Il est donc important d'identifier les différents aspects qui sont déficitaires car ces derniers peuvent nécessiter des interventions différentes. Les différentes composantes de l'attention qui peuvent être déficitaires incluent :

a) l'attention sélective : il s'agit de notre capacité d'orienter notre attention sur l'information pertinente (regarder en avant de la classe) et de ne pas se laisser distraire par les stimuli non pertinents.

b) l'attention soutenue : c'est la capacité de maintenir notre attention sur une même cible ou une même tâche (écouter l'enseignante, lire ou faire ses devoirs) pour une longue période de temps.

c) l'attention divisée : il s'agit de notre capacité de faire au moins deux choses à la fois (par exemple écouter l'enseignante et suivre l'exercice dans notre cahier). L'évaluation va également permettre de préciser le fonctionnement de chacune de ces composantes tant dans le domaine verbal que non verbal.

L'évaluation approfondie en neuropsychologie permettra aussi d'identifier d'autres troubles qui peuvent se retrouver également chez les individus souffrant d'un TDA/H, mais qui seraient autrement passés inaperçus.

a) Le trouble déficitaire d'attention peut affaiblir de façon générale la réussite scolaire. Il est important de déterminer si les difficultés académiques vécues par l'enfant sont reliées au déficit d'attention ou si elles sont associées à un trouble d'apprentissage tel que la dyslexie ou d'autres troubles neuropsychologiques. Ce diagnostic différentiel est d'autant plus important que les études scientifiques indiquent qu'environ 50 % des personnes atteintes de dyslexie présentent aussi un trouble déficitaire de l'attention.

b) Syndrome dyséxecutif ou trouble de planification et d'organisation (c.à.d., les fonctions exécutives) : Un nombre important de personnes ayant un trouble déficitaire d'attention peuvent également présenter des difficultés d'ordre exécutif, qui est un trouble d'apprentissage en soi. Par exemple, les personnes atteintes de ce trouble peuvent peiner à se structurer et à s'organiser lors de différentes tâches, que se soit pour faire leurs devoirs, planifier leur horaire, ou bien gérer leur temps. Ainsi, le diagnostic différentiel en neuropsychologie permettra de déterminer s'il y a également présence d'un trouble des fonctions exécutives ainsi que la nature de ce trouble.

L'évaluation en neuropsychologie permettra finalement d'élaborer un plan d'intervention adapté aux besoins spécifiques de l'étudiant et de l'orienter vers les intervenants et les ressources appropriées. D'une part, le neuropsychologue présentera des interventions pour mieux contrôler le trouble déficitaire de l'attention, et ce, tant à la maison, à l'école qu'au travail. D'autre part, il proposera des interventions axées sur les difficultés qui sont secondaires au déficit de l'attention (comme le retard académique par exemple).